Restaurant La Datcha : un bout de campagne ukrainienne en plein Paris

Par JR Le Van
30/04/2024

Le 13 avril dernier, nous avons déjeuné dans une ambiance champêtre, en plein coeur de Paris, dans le 11ème arrondissement. Ce quartier très populaire, convivial, festif et cosmopolite accueille depuis plusieurs mois le restaurant La Datcha. Le chef nous amène dans son pays natal, tant dans la décoration que dans l’assiette. Nous vous racontons désormais en détails notre expérience culinaire.

Le bistrot gastronomique de Maksym Zorin

Le Chef qui officie en cuisine est Maksym Zorin, d’origine ukrainienne. Il habite Odessa, ville que j’ai pu découvrir lors d’un voyage pour un festival de Bachata. Ensuite, il arrive en France il y a 8 ans et se forme dans de grands établissements. Le Meurice, Ducasse sur Seine ou Ore au château de Versailles font partis de la liste.

La Datcha, mot d’origine slave, signifie “résidence secondaire à la campagne”. Ainsi, le temps d’un repas, nous avons mangé entourés de tables de bois brut, germes de blé, paille de foin, fleurs séchées et un grand miroir. Toute cette décoration, disposée sur les deux étages de ce bistrot gastronomique, renforce l’idée d’un voyage rustique. Au plafond, pend un luminaire en forme de cage aux fils de fer fins, avec de petits oiseaux attachés dessus. Même la carte des boissons est soigneusement présentée sous forme d’un carnet de notes, sur un papier inédit.

En tout cas, au restaurant La Datcha, vous pourrez goûter une cuisine traditionnelle française, mais travaillée avec modernité et des produits frais suivant les saisons. La carte est renouvelée régulièrement selon les envies et inspirations du chef Maksym Zorin. Ce dernier, son tourier-boulanger Anthony Nguyen (présent les samedis) et son équipe travaillent dans une grande cuisine ouverte, à la vue des clients. Quant au menu, à la lecture de la carte, le choix fut difficile pour nous car l’intégralité des plats nous faisait saliver par avance. Mais il a quand même fallu en faire un…

Par ailleurs, tous les weekends, le restaurant est également ouvert le matin pour le petit déjeuner et l’après midi pour le goûter. Vous pourrez ainsi vous délecter des formidables viennoiseries d’Anthony Nguyen. Depuis peu, le bistrot propose aussi un brunch salé/sucré.

Notre expérience culinaire au restaurant La Datcha

Des entrées douces et fraîches

Nous commençons le repas par la raviole au saumon et une entrée inspirée des oeufs à la coque, un des mets préféré de Simone.

La première assiette est exactement comme on s’y attendait : la pâte de la raviole très aldente (donc, pas assez cuite pour Simone) même si on ressentait sa finesse. La farce de saumon, comme nous le craignions, trop sèche à notre goût, malgré la présence de la crème de chou-fleur. Celle-ci, enveloppant l’ensemble, se révèle douce et très bonne. Les épinards et blettes nous plaisent, alors que les œufs de truite amènent un côté croquant et un goût iodé qui s’associe à merveille avec le saumon. Une très belle entrée, mais pas à notre goût.

Dans la deuxième assiette, trois coquilles d’oeufs accompagnées de gressins un peu secs, qui se délitaient beaucoup vers la fin. Mais ils restaient gourmands et permettaient de prendre ce qu’il y avait dans les oeufs à la coque :

  • une première coquille contient une crème au vin jaune, des oeufs de truite et un peu de piment d’Espelette. Le vin est bien prononcé mais contrebalancé par le goût salin des oeufs de truite, ce qui nous surprend directement ;
  • dans la seconde coquille se trouve un houmous de betterave légèrement sucré et très bon ;
  • enfin, le dernier oeuf avec le beurre ail des ours et ciboulette a ce petit côté piquant mais floral en même temps. C’est sans conteste notre préféré des trois.

Le petit bémol que l’on pourrait donner à cette dernière entrée est la présence de paille dans l’assiette. Si on fait tomber les crèmes, houmous ou autre beurre dessus, ce n’est plus récupérable ; on ne peut plus les manger. Certes, l’esthétique reste importante mais elle ne doit pas être au détriment de la dégustation.

Des plats aux influences campagnardes

Parmi les plats du restaurant La Datcha, difficile de choisir, car cela veut dire renoncer… Même si Anthony Nguyen nous conseille le poulpe, nous avons décidé de ne pas le suivre car ce n’est pas un met que nous apprécions manger. Nous commandons donc la volaille du Gatinais et l’agneau, deux plats qui nous conduisent directement à la campagne.

La volaille est fondante, légère et très bien cuite. Le chef Maksym Zorin nous explique que la différence de teinte est due à l’utilisation de deux morceaux assemblés : les cuisses et les filets. La viande s’accompagne d’un très bon jus, trop salé si pris séparément. La purée de topinambour apporte encore plus de douceur au plat, alors que le kumquat donne un peu de peps à un plat, malgré tout, assez monotone et peu assaisonné. Les gnocchi de patates douces nous réconfortent, comme l’ensemble de cette assiette, avec son côté régressif. C’est très agréable.

Quant à l’agneau, avec sa cuisson parfaitement rosée, il est complété par un jus fabuleux. La purée de petits pois et les morceaux de betterave forment une belle harmonie de couleurs, notamment lors du dressage. L’artichaut se révèle un peu amer car braisé mais reste très bon. Les petits pois directement sortis devant nos yeux par un chef de La Datcha sont à peine cuits et très croquants. Un beau mariage des éléments pour ce plat coup de coeur.

Les desserts signature du restaurant La Datcha

Nous terminons par un dessert créé avec les fruits de saison, la rhubarbe et la fraise, mais aussi le millefeuille monté à la minute, réalisation signature d’Anthony Nguyen.

Ce dessert signature se compose d’un feuilletage croissant qui cache un praliné à cœur. Une crème anglaise à la vanille et une boule glace au chocolat, fraîches et légères, contrebalancent la “lourdeur” du millefeuille. Le pralin n’est pas trop roboratif, ni croquant et craquant. L’ensemble reste très harmonieux et nous emporte vraiment dans un moment plein de gourmandise. Mais sans avoir cette impression de “trop mangé” à la fin.

Nous avons beaucoup aimé le dessert de saison à la rhubarbe pour son équilibre idéal. Nous apprécions tout de suite la très bonne crème au beurre pochée à la vanille. Le gel rhubarbe à la vanille fait à base de du jus de cuisson se révèle succulent (petit coup de cœur pour Simone). Les fruits pochés dans de la vanille sont bien cuits, mais certains morceaux un peu filandreux (ce qui n’est pas étonnant pour de la rhubarbe). Un granola de fruits secs, parfois un peu détrempé et pas toujours croquant, ainsi qu’un sorbet fraise-rhubarbe qui nous plaît par sa belle fraîcheur légèrement sucrée, finissent ce très beau dessert.

Des viennoiseries de qualité par Anthony Nguyen

En fin de repas, Simone a échangé quelques mots avec le tourier-boulanger Anthony Nguyen, dont elle avait entendu parler par une connaissance photographe culinaire en commun. Après quelques discussions autour de son travail, il nous a offert gracieusement des viennoiseries pour accompagner mon café et bien sûr, réaliser quelques jolies images d’un feuilletage magnifique.

Notre avis sur le restaurant La Datcha

En définitive, si vous cherchez un petit air de campagne en plein Paris pour vous restaurer, La Datcha est l’endroit idéal où se rendre. Le chef ukrainien Maksym Zorin vous régalera les papilles, midi et soir en semaine mais aussi le matin et au goûter chaque weekend. Une offre unique et inédite, pleine de produits de qualité et de saison qui vous transportent en un instant, dans une ambiance champêtre et chaleureuse.

Qui a envie de découvrir le restaurant La Datcha ?

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